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Pullule, et fabule.
28 octobre 2010

pul(sa)tions internes

Une paisible quiétude emplissait son être tandis qu'elle portait a ses lèvres l'élixir.

Elle savait qu'encore une fois, cette douceur trahirait sa souffrance. Mais elle continuait car il fallait aller jusqu'au bout, encore au plus loin de sa recherche. Il le fallait, car il n'est rien de plus frustrant que de laisser choir ses désir au bord de la route, et de les oublier comme on oublie une partie de soi pour rester dans la quiétude d'une vie facile. C'est bien une solution facile mais a partir du moment où il y a prise de conscience de ses désirs les plus profonds, il n'y a plus de possibilité de revenir en arrière. La conscience fait le premier pas, le corps fait le deuxième. Elle le savait.

C'est pour ça que ce soir là , il fallait s'enivrer encore.

 

Elle sentait l'alcool brûler l'intérieur de son corps pour se diffuser dans ses veines, jusqu'à sa nuque, tendrement. Elle inspirait à grande bouffée, pour faire glisser le liquide jusqu'aux plus petites nervures de son corps pour intensifier la sensualité de ses mouvements. La musique pouvait battre son plein, ses amis danser, son corps lui avait son propre langage. L'élixir ruisselait tout le long de sa peau comme une  douche sensuelle, ondulant au rythme de ses pulsations internes. Il l'enveloppait de chaleur , comme des caresses de milles mains venues pour faire naître des chemins jamais abordés. Il n'y a pas de tension, de corde tendu, dans ce silence où rien n'est plus pur qu'un souffle coupé, elle s'aiguise avec le temps et l'élixir la modèle à sa guise.

Qu'un autre corps vienne rencontrer sa peau, elle n'en avait pas besoin, elle ne désirait que la symbiose, ne fusse uniquement que musical, car il fallait s'accorder à son langage particulier, car l'équilibre est fragile. Un simple mot pourrait faire effondrer les tours du château de cartes qu'elle avait battit en quelques heures. Envolée d'un simple mot la danse, le silence interne, et le rythme sourd et les vibrations inavouées.

 

Les extrémités de ses mains tremblaient , sa gorge se tenait telle une nymphe sortie a peine des eaux, son torse se laissait porter par le balancement de ses hanches et de son bassin qui naviguaient sur une mer agitée. Il n'y avait plus de fuite possible rien ne pouvait plus empêchait l'irréductible de se produire, elle qui, tendant la main vers cette étoile amère, vers ce désir qui tend les veines, elle qui, n'arrivait plus à contrôler ses propres inspirations, ses lèvres tremblantes, elle pourrait presque s'évanouir, de plaisir et sous les coups. Cette violence silencieuse qui pénètre son corps, l'élixir se propageant, la musique  tournoyant, elle, qui n'avait pas encore croquer dans la chair d'un autre, elle qui, sous les bleus de ses mains, se laisserait posséder, elle qui, sous les lames de rasoir se trancherait la langue pour décharner les mots de leur sens pour atteindre l'essence du langage.

 

Je l'atteindrais, jusqu'au paroxysme. Je l'atteindrais, jusqu'au paroxysme. Je l'atteindrais, jusqu'au paroxysme...

 

 

 

Elle se répétait de manière convulsive ses prières étranges de sa religion qu'elle était entrain de se créer. Comme un manifeste, il fallait aller jusqu'au bout.

 

Elle ne devenait qu'un corps parmi tant d'autre, abandonné dans le rythme frénétique de la foule,  cette masse informe qui redessinait les contours de son corps. Cela s'intensifie, elle n'est qu'une partie d'un corps qui s'abandonne au désir qui se construit par les mots des autres. Ce qui devait arriver arriva. Elle n'était plus maître de sa chair. Elle, qui avait construit son propre langage se faisait pénétrer par les autres. Et la musique qui l'empale de sa flèche douce, il n'y a rien de plus viscéral que ça. Elle le savait. C'est pour ça que ce soir, il fallait s'enivrer encore. Ses amies pouvaient se dandiner comme des pétasses, et les hommes se frotter comme des bêtes enragés, il n'y a pas de fuite possible, mais que celle abstraite et paradoxalement charnelle, de s'abandonner à la mouvance de la foule-masse. Elle savait. Et ce soir il fallait aller encore plus loin.

Personne ne le remarquerait car sa recherche était purement interne, on ne peut pas aller à l'encontre de ses pulsations internes.

Elle le savait.

 

Je l'atteindrais, jusqu'au paroxysme.Je l'atteindrais, jusqu'au paroxysme.Je l'atteindrais, jusqu'au paroxysme...

 

 

Elle s'effondre sur la piste.

C'est le désir qui l'a pris.

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